Des bois aromatiques, des fragrances et les mots pour le dire…du Japon, on connaît l’art du thé mais moins la voie du Kôdô, cette rencontre autour de l’écoute des odeurs. Une cérémonie, un rituel, une voie ? Tout cela à la fois. Une rencontre aussi entre quelques personnes. Un morceau de bois aromatique, dit Kôboku en japonais, est brûlé dans un brûle-encens. Le brûle-encens correspondant à la senteur passe de main en main.
Et on cherche à en découvrir le parfum à travers tout un rituel. Alors, c’est un art qui est aussi une voix, une rencontre, puisque les participants doivent s’écouter, échanger, collaborer. Il y a une forme d’harmonie qui se crée dans cette expérience intime et néanmoins partagée. C’est un instant unique qui est célébré, la poésie dans toute son instantanéité. Comme ces petits poèmes, les haïkus, qui restituent ce moment fugace. Afin que ce qui passe, ce qui se dit et s’écoute, demeure en nous, afin que nous puissions en saisir la profondeur, en écouter l’intensité. Une écoute unique, singulière, éphémère et néanmoins universelle.
On fait peut être l’expérience d’une sorte de présence éternelle au sein de ce qui est évanescent dit Chantal Jaquet
Le Kôdô, ou l’art de la présence à l’instant.
Et terminer par un haïku, du grand poète japonais du XVIIe siècle Bashô Matsuo,
Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin.
https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-poetes/ecoute-des-fragrances